LA BIODIVERSITÉ URBAINE…

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Un milieu urbain diversifié

Les abeilles sont attirées par les espaces où la densité des fleurs est élevée. Le colza et le tournesol sont deux espèces fréquemment cultivées dans les alentours de Caen, pour le plus grand malheur des abeilles qui ont été chassées des champs trop souvent encore traités aux pesticides.

En milieu urbain, les fleurs mellifères des parcs et jardins sont plus accueillantes pour les abeilles sauvages et domestiques.

En général, la végétation du jardin combine des espèces de ports divers : grimpantes, buissonnantes, arbustives etc. La diversité des espèces cultivées dans les parcs et jardins et l’absence de traitement en produits phytosanitaires constitue une ressource mellifère idéale pour les pollinisateurs « urbains ».
Les espèces aromatiques, thym, menthe, mélisse, sarriette, disposées en touffes se retrouvent dans tous les jardins ou presque. Regardons la plus commune : Le thym (Thymus vulgaris). Il fleurit tout au long de la belle saison, de mai à septembre et attire les abeilles par son exceptionnelle richesse en pollen et nectar. Ajoutons la bourrache (Borago officinalis) et n’oublions pas la verveine, souvent perdue dans les graminées en Normandie et négligée par les abeilles domestiques.

Trois fleurs, dites d’agrément, sont largement cultivées dans les parcs et jardins caennais, pour le plus grand bonheur des pollinisateurs :

  • L’échinops (Echinops ritro), chardon décoratif, dont l’inflorescence constitue une véritable boule azurée, regroupant une grande quantité de fleurs butinées par les abeilles et les bourdons.
  • l’aster (Aster novi). Ses capitules, bleus ou violets, s’épanouissent entre les mois de juin et octobre.
  • L’achillée millefeuille (Achilea millefolium), dont les tiges portent un corymbe offrant de nombreuses fleurs accessibles et activement visitées par les pollinisateurs durant une longue période de floraison. En effet, fleurie de mai à octobre, cette fleur est peut-être la plus emblématique d’un bon « jardin apicole »…

Renaturation de l’espace urbain

Le déclin des pollinisateurs, sauvages et domestiques est lié à la dégradation et la fragmentation de leur habitat, la limitation des ressources en pollen et nectar, à la contamination des plantes, des eaux et des sols par les pesticides…

Plusieurs articles sont venus questionner l’opportunité de multiplier l’installation de ruchers en milieu urbain dense. La raison en serait la compétition « déloyale » que l’abeille domestique ferait à l’abeille sauvage sur une ressource nécessairement restreinte.

Nous pensons qu’il est inopportun d’opposer abeilles domestiques aux abeilles solitaires mais bien de se préoccuper du sort des pollinisateurs en général. Il serait regrettable que les apiculteurs et les naturalistes en arrivent à se disputer les rares espaces indemnes de contamination chimique alors que le reste du territoire deviendrait invivable pour l’ensemble des pollinisateurs. Apiculteurs et naturalistes (botanistes et entomologistes) doivent travailler ensemble à une réorientation des pratiques agricoles et horticoles.

Nous souhaitons contribuer à promouvoir ce travail écologique commun. Notre projet est de partager nos savoirs à travers des interventions pédagogiques en faveur de la biodiversité dans les micro environnements de nos ruchers pédagogiques urbains.

Un exemple de Pollinisation : Les pommiers

Abeille sur fleur de pommier
Abeille sur fleur de pommier ©LPCC

La pollinisation des pommiers est l’opération essentielle qui leur permet de produire des pommes et de nouveaux pommiers…
La pollinisation a lieu au printemps et comporte trois phases :

  • le transport par les insectes du pollen (compatible) de l’étamine au stigmate de la fleur,
  • la germination du pollen sur le stigmate,
  • la fécondation de l’ovule qui donnera la pomme.

Dans la fleur, les pétales et les étamines ont une vie très courte, de quelques heures à quelques jours. Le pistil au centre de la fleur connait le même destin sauf si, à son sommet, se dépose un pollen de sa propre espèce ; un seul grain suffit.
Le grain de pollen du sommet du pistil va s’étirer le long du style pour arriver jusqu’à l’ovaire. Là, il va donner deux éléments qui auront des rôles différents :

  • un élément mâle ira féconder un ovule contenu dans l’ovaire
  • et l’autre élément fécondera une seconde cellule qui, elle, provoquera la transformation du reste de l’ovaire en fruit.

C’est donc une double fécondation qui aboutira à la formation d’un fruit contenant la ou les graines.


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